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Comment traduire l’intraduisible ?

L’exercice de la traduction est un exercice qui demande de nombreuses compétences. Le traducteur doit produire un texte correct du point de vue de la syntaxe, la grammaire,...

Publié par Louise

L’exercice de la traduction est un exercice qui demande de nombreuses compétences. Le traducteur doit produire un texte correct du point de vue de la syntaxe, la grammaire, l’orthographe, la culture, mais parfois il doit aussi réussir à traduire l’intraduisible.

Les traducteurs doivent faire preuve d’une véritable gymnastique linguistique afin de produire des textes qui se rapprochent le plus possible des textes sources. C’est cette gymnastique que nous allons présenter ici.

 

L’intraduisible, qu’est-ce que c’est ?

 

L’objectif d’une traduction est de faire passer d’une langue vers une autre un information en étant le plus fidèle possible. Il s’agit donc à la fois de respecter le message, l’idée, le ton, le niveau de langage et l’effet voulu sur le destinataire.

Cependant, il n’est pas toujours possible de passer d’une langue à une autre en reproduisant exactement la même chose. Car chaque mot ne trouve pas forcément son équivalent dans la langue cible. En effet, une langue est avant tout un outil de communication qui a été créé et qui évolue en fonction de l’identité des pratiquants de cette langue.

 

 

C’est pour cela que des langues qui sont parlées dans plusieurs espaces sont si différentes les unes des autres : elles ne correspondent pas à la même réalité et à la même identité de locuteurs. Les langues reflètent les habitudes culturelles, les modes de vie, les réalités géographiques, les façons de penser des gens qui les utilisent. Tout ceci peut ne pas exister dans une autre langue ou exister différemment.

 

Certaines langues auront beaucoup de mots pour évoquer une idée ou un objet, tandis que d’autres n’en auront pas un seul. Il y a de nombreuses langues africaines qui n’ont pas de mots pour la neige, tandis qu’en inuktitut, la langue des Inuits, il existe 52 termes pour parler de la neige et de la glace.

 

 

Quelques exemples d’intraduisibles

 

On trouve des intraduisibles dans toutes les combinaisons de langues. Il est à noter également qu’un mot peut paraître intraduisible en France, mais ne le sera pas toujours dans les autres langues. Nous allons vous en donner quelques exemples provenant de langues différentes afin d’illustrer notre propos et peut-être titiller votre curiosité.

“Hygge” : terme danois qui renvoie à la joie, au sentiment de bien-être lorsqu’on est dans une atmosphère intime.

 

 

“Ohrwurm” : terme allemand, qui veut dire littéralement « ver d’oreille » et qui désigne le fait d’avoir une chanson dans la tête, dont on n’arrive pas à se défaire. Ce n’est pas un intraduisible en anglais, puisque ces derniers ont inventé earworm (ver d’oreille) ou musical itch (démangeaison musicale).

“Mudit” : terme sanskrit qui renvoie au bonheur que l’on éprouve lorsque les autres sont heureux.

“Tartle” : terme écossais qui désigne le moment gênant lorsqu’on doit présenter une personne à une autre et que l’on a oublié le nom de la personne que l’on voulait présenter.

 

“木漏れ日” (Komorebi) : terme japonais qui désigne les rayons du soleil qui arrivent à franchir une barrière de feuilles.

 

Les astuces pour traduire l’intraduisible

 

Lorsqu’un traducteur est confronté à un intraduisible, il doit faire appel à ses connaissances culturelles pour comprendre la vision du monde que ce terme convoque afin de trouver le moyen de le retranscrire au mieux dans la langue cible. Voici quelques exemples de techniques utilisables par les traducteurs.

  • Une note du traducteur : Lorsque cela est possible, il arrive que le traducteur ajoute une note de bas de page afin de fournir les informations utiles à la compréhension ainsi que les limites de la traduction, ce qui lui permet de justifier son choix en donnant au lecteur tous les éléments.
  • Une périphrase : Ce procédé qui permet de remplacer un mot par un groupe de mot ou une expression, va permettre au traducteur de définir le concept sans avoir à le résumer en un seul mot. Plutôt que de dire « je ne supporte plus cet orhwurm », on pourra dire « je ne supporte plus cette chanson qui me trotte dans la tête » ou « (…) cet chanson obsédante ».
  • Un équivalent : Même si le mot n’a pas de traduction fidèle, il peut y avoir dans la langue cible un équivalent assez proche pour ne pas dénaturer trop le texte. Pour traduire « hygge », le traducteur pourra faire le choix d’utiliser les mots « chaleureux », « cosy » ou « confort ».
  • Un emprunt : Rien n’empêche le traducteur de laisser le mot dans la langue étrangère afin qu’il s’utilise comme tel dans la langue cible.
  • Un néologisme : Ce procédé correspond à la création d’un nouveau mot, la plupart du temps en donnant au mot au aspect un peu français. Si de nombreux traducteurs utilisent cette solution, le mot deviendra de plus en plus présent et pourra passer dans la langue française.

 

Notre conseil

L’intraduisible n’est jamais vraiment intraduisible. Il y a toujours un possibilité pour le traducteur de produire un texte en utilisant différentes techniques afin que ce dernier soit le plus fidèle possible.

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